Au pays des Gators
Le 6 septembre, je fais le triathlon de Monaco.
Opéré du genou au mois d'avril, c'est mon premier tri de l'année. Et vu le tarif de l'inscription, c'est vraiment pour dire d'en faire un cette saison...
Bingo : troisième, et qualifié pour le championnat du monde, à Clearwater, Floride, Etats Unis.
Bon, des championnats du monde on n'en fait pas trop souvent dans sa vie... Alors on y va.
Le 9 novembre à 11h20, nous prenons l'avion à Nice.
Escale de 3h, à New York, dommage nous n'avons rien vu. Arrivée à TAMPA à 20h40 heure locale (6h de décalage).
Nous avons réservé un motel : pas déçus. Petit studio d'environ 30m², avec une kitchnette pour faire un peu de cuisine! Bien, parce que si on mange local, je pense qu'on aura un supplément pour le retour... Ici, tout est sucré sauf le beurre bien sûr, qui lui, est salé : on n'aime pas !!!
Premier contact avec les propriétaires du Motel. C'est pas gagné : ils gardent tous une pomme de terre dans la bouche et une pince sur le nez, pas pratique... On arrive quand même à payer, çà tout le monde comprend...
Ce matin, corvée des courses puis je récupère le vélo loué par internet : il est prêt, mais...
Nous retrouvons Christophe, président du club de Ste Maxime.
Qualifié lui aussi, catégorie plus jeune...


Entraînement.
Première sortie vélo avec l'ami Christophe qui veut repérer le parcours.
Ben voilà, c'est repéré : tu prends l'autoroute, tu planques tes fesses et tu appuies toujours à fond.
Drôle d'impression de se retrouver sur la quatre voies avec des engins monstrueux qui te doublent en grondant.
Pour être honnête on a quand même visité une banlieue hyper chicos, mais là on étaient perdus...
Nous résidons à Clearwater Beach, situé sur une sorte de lagune, et pour rejoindre la vraie terre il faut emprunter un pont. Long. Qui monte avant de redescendre. Je hais ce pont, dont la courbe exponentielle ressemble beaucoup a une sorte d’excitation amoureuse juste avant la sortie de Spermator… A pied j’ai souffert, en vélo j’ai souffert et rien que d’y penser je souffre encore. Genre grosse fixette quoi…
Sinon on voit partout des vélos de champions du monde, des cuisses de champions du monde et des regards de champions du monde : y’en a qui vont être déçus…
Cet après midi nous allons chercher les dossards, je sens que la tension va monter…
Home, sweet home.
Visitons aujourd’hui notre résidence de vacances.
Nous l’avons bien sûr choisie avec soin, et notre préférence est allée à Cavalier Beach Resort en grande partie grâce à sa décoration sobre et de bon goût.
Illustrons le propos avec quelques vues magiques :
Mariage subtil et élégant de patriotisme et de douceur...
Une touche de zoophilie, disons une petite touche...
Et un soupçon de religion, mais on ne sait pas s'il prie pour l'âme du nain ou le fion du lapin...
Un peu de littérature...
Mais que de la bonne !
Et, en ultra exclusivité pour les fans de la série, les images de la toute dernière saison de la célèbre série des célèbres aventures du célèbre DR HOUSE !!!!
Bon sinon il fait un temps pourri, pulls obligatoires, du vent, des grains dignes de la Bretagne, et il est prévu que samedi, jour de la course, il fasse un temps magnifique, c'est à dire qu'on va crever de chaud..

En attendant la course.
Hier retrait des dossards et visite du village : le prix du moindre vélo permettrait de faire bouffer la moitié du continent africain pendant une bonne semaine.
Ma petite contribution au patriotisme ambiant.

Les entraînements sont finis, alors on glande doucement. Ambiance d'avant course, un peu flottante. Lorsqu'on est chez soi on s'occupe la tête et les mains en bricolant et en assumant le quotidien, lâché en brousse c'est moins évident. Alors on se fait de grands plans pour aller chercher le pain ou pour acheter de timbres, histoire d'avoir un projet et de ne pas laisser les neurones tourner en boucle.
Mais les neurones ont leur petite autonomie et pédalent quand même tout seuls...
Exemple : j'ai loué un vélo en privilégiant la position qui devait approcher le plus possible de celle de mon engin habituel. J'ai donc choisi un truc assez basique, et, pour tout dire, moche. Sans doute le plus moche des 2000 vélos de ce championnat ! Et chaque fois que je le regarde je me dis : je vois mal comment tu peux ne pas arriver dernier sur cette horreur ! J'ai beau savoir que je vais mettre pas mal d'avions de chasse derrière moi, je ne suis pas trop rassuré...
Ce qui me console c'est que les gars qui ont des vélos de folie sont obligés d'avoir aussi la tenue de folie, avec le casque de folie, et là, je suis moins jaloux... voici une photo de Christophe avec son super casque qui va lui faire gagner trois centièmes au km :
Couleur et forme très clâââââââsses...
Voici maintenant mon vélo :

Et le véhicule pour le transporter :

Je peux même emporter Mimine :

Nous sommes descendus visiter un peu la région, vers le bout du bout de cette langue vaseuse qui constitue la région de Clearwater -Saint Pettersbourg. S'y trouvent pieusement conservés les vestiges d'un fort datant de la fin du XIXème, époque de la guerre hispano-américaine... dont je n'avais jamais entendu parler...
J'avais lu que les Etats Unis ont trop de géographie et pas assez d'histoire, et ça semble assez vrai.
Il faisait un temps de bout du monde :

Pour passer le temps j'ai attrapé un croco pour m'en faire un chapeau.

Joce avait fait quelques vidéos mais on ne peut pas les regarder sans vomir, dommage, la palme à Cannes ne sera pas pour cette année...
Demain, jour de course, elle est chargée du reportage photo... préparez la coculine !!!
Jour J


C'est le grand jour. Lever: 4h30, petit déjeuner : des pâtes sauce bolognaise, avec un petit café.
Arrivée sur le site, séance de tatouage et plouf dans l'eau !!!
Bon, ça, c'était le plan... on verra plus loin que....
Quand tu as fait tout ce bazar pour en arriver là, la moindre des choses à l'heure H du jour J, c'est de montrer un peu de courage et de garder le sourire.

Cà, c'est fait...
L'objectif était de mettre 5h maxi, mais on ne va pas chipoter pour 95 secondes...
Celui-là m'a bien calmé, je ne suis décidemment pas fait pour ce genre de profil : 90 bornes à tirer du gros, j'ai pas les jambes pour. Alors quand j'ai enfilé les baskets, j'ai payé cash...
A peine déçu, je finis 23ème, et je serais plus bavard lorsque j'aurai passé quelques instants les pattes en l'air : n'oublions pas que ce soir il y a, en toute modestie, The Heroes'Night et qu'on pourra danser.
Tourisme
Aujourd’hui repos et tourisme. La vraie vie de glandeurs comme on fait une fois par an…
Au menu Saint Petersburg, son port, son expo( si, juste aujourd’hui !) de vintages, c'est-à-dire des voitures anciennes restaurées à l’américaine, avec du chrome, des ailerons de trois mètres, du chrome, et de la peinture en 24 couches avec effet miroir garanti. Et puis son festival de musique country, ses parcmètres qui passent trop vite et qui coûtent cher, et un petit jardin-jungle exotique très reposant.
En prime une tentative de visite d’un « centre commercial de rêve », dixit le guide , qui n’existe pas ; et la rencontre de Deb, blonde, francophile convaincue dès qu’elle a vu Christophe, et qui s’est souvenue fort à propos de son grand père français pour se faire payer un verre et se rapprocher effrontément dudit Christophe qui fit preuve d’un grand stoïcisme, mais on a quand même quelques photos compromettantes…
Ce soir, c’est resto beef frites, bien qu’il reste du saumon, mais l’odeur de la dernière cuisson, qui remonte quand même à quatre jours vient finalement de disparaître de la chambre, alors on ne prend plus de risque…
A froid.
Hier c’était donc la course, un truc de fous.
D’abord le départ fut déplacé en raison de l’état de la mer, et la natation se fit dans une anse protégée. Mais, au lieu du traditionnel départ en ligne sur la plage (tout le monde veut gagner et c’est la baston guerrière), nous avons eu droit à un truc improbable et totalement amateur, je raconte.
Marquage du bétail le matin :

Ready for the run :

6 heures trente du mat, des gens brandissent des pancartes sur lesquelles sont inscrits les numéros des vagues de départ, jusque là on comprend et on se range sous son numéro. Nous sommes en face d’un ponton, simple.
Vague n°1, les pros mâles se mettent à l’eau, une ligne, coup de canon, ils partent. Bon. Pareil pour les pros females ( c’est comme ça qu’on dit de ce côté de l’atlantique), vague 2 en ligne, boum, et nage.
Vient notre tour, grimpe sur le ponton, au bout descends dans l’eau et commence à chercher la ligne de départ, ou la zone d’échauffement. Tout le monde nageotte donc un peu, on avance, on avance, on avance, et on en voit qui passent comme des avions : le départ c’était quand tu passais sur le ponton… Si tu percutes pas, tu fais 2km d’échauffement…
Le vélo était bien ouf aussi : 90 bornes à bloc sur des 4 voies à l’américaine, c'est-à-dire que tu roules à un rythme qui est celui qu’on a chez nous sur 20 km. Résultat : les 90 bornes en 2h 30, cherche pas ça fait du 36 de moyenne, et si j’avais demandé un dollar à tous ceux qui m’ont doublé j’aurais remboursé le voyage…
J’avais bien le vélo le plus moche et le moins adapté de tout le parc, je cherche pas d’excuses mais je forçais comme un âne pour suivre des gars en roue libre…
J’ai donc explosé à 15 bornes de la fin, avec un truc genre sciatique dans une jambe, et la course à pied fut donc un long moment d’intense motivation du genre « n’oublie pas que tu es sur un championnat du monde et que si tu dois mourir c’est le moment ».
Comme je visais les moins de 5 heures la fin fut encore plus dure, un œil sur la montre et l’autre sur le chapiteau, là-bas au loin, le salaud il recule ou quoi ? , mais on a beau être têtu quand ça peut pas, ben ça peut pas… Cinq heures et 95 secondes de trop, un peu déçu mais pas de regrets : plus vite c’était pas possible.
Donc 23ème mondial, on fera avec.
Massage par deux, puis quatre mains ; commentaire : I don't know if it was a good job, but it was a big work...
Fin du bal :

Le soir remise des titres, à l’américaine : plage immense, lumières partout, tables et chaises sur la plage pour minimum 3000 personnes, buffet, écrans géants, de la zique, des watts, des discours par des gars éternellement bronzés souriants et drôles, des champions bronzés souriants et drôles, des évadés de maisons de vieux bronzés souriants et drôles et qui, à 80 balais, se sont envoyé le parcours en bien moins que 7 heures et qui te font croire que le système de santé de ce pays de sauvages semble être bien performant…
Awards on the beach :

Quelques bières à $5 parce que business is business, un petit hymne national pour que tu puisses te lever, poser la main sur la poitrine, laisser refroidir le chicken déjà tiède et follement applaudir la nana qui s’est pété les cordes à te la pousser patriotique et motivante ; un bon petit feu d’artifice là-dessus et merci m’sieurs dames, le programme disait de 6am à 8am, il est l’heure, cassez-vous et bon embouteillage pour sortir. Efficace quoi.
And the last, spécial JU :

Demain départ pour Cap Kennedy, trois heures de route, pour tenter d’assister au départ de la navette, si, là, juste pendant qu’on y est, merci la Nasa, on va essayer de ne pas louper ça !
Allez, un dernier commentaire pour la route : la musique est ici omniprésent, mais toujours bonne. Un régal. Quand on pense aux daubes qu’on nous refile dans l’hexagone, on éprouve un immense sentiment de gâchis…
Les toutous, les touristes.
Vu aujourd'hui :
Ah oui, quand même...

Devant le passager d'une AC Cobra, un truc avec un moteur pour voler mais qui doit normalement rouler sur une route... Commentaire lapidaire :

Ouah, trop nul le photographe, il est dans le miroir !

Mimine in St Petersbourg'Str :


Les toutous, les toutous, les touristes !!!

Nous avons quitté ce matin Clearwater et Christophe, rendu le vélo, assuré auprès du loueur cet imbécile de Pat qui n’avait pas son portefeuille lorsqu’on a pris la voiture de loc ; et direction Orlando et… et… Cap Kennedy ! Ouais, décollagement de la navette ATLANTIS mission STS-129 sous nos yeux ébahis !
La totale : entrage à l’ASTONAUT HALL OF FAME AD, achetage de viande en sauce et de saucisse en plastique avec du pain mou et sucré, et regardage en mâchant les trucs.
Ça fout un peu le trac en vrai, peut être à cause des images de pétage en route d’un précédent lancement. Bon, rassurez-vous, les gars sont partis pour 11 jours porter du matos pour réparer le truc qui flotte la haut, l’ISS, et à l’heure qu’il est ils vous regardent en mâchant les mêmes trucs que nous…
Mmmmmm !!!

La visite du Hall est bien touristique, mais y est quand même exposé la première capsule qui a emporté un Ricain dans les étoiles, un nommé Alan SHEPARD, et quand on voit l’engin on se dit que le gars avait d’énormes coucougnettes ou alors un tout petit cerveau…
C’est construit autour du zig, mais vraiment autour et très très près, c’est des boulons, des fils, des interrupteurs et un vague cadran, et le type est coincé la dedans, et c’était en 1961 ! En France on roulait en 4 CV !!!

Pour le lancement, on aurait dû avoir une vidéo, mais le bouton là il a pas voulu, alors on a une grosse seconde de fumée et de cris. Sinon c’était très joli, avec le son en différé parce qu’on est quand même pas à côté. Mais quand le son arrive, on comprend bien que les watts sont là : ça te gronde bien dans la poitrine en faisant vibrer les côtes.
Pas eu droit à l'hymne, qui paraissait pourtant de circonstance...

Pour le merchandising, c’est aussi très technique et très au point : si tu trouves le gros trop cher, on te propose toujours le plus petit, puis encore le plus petit, mais à la fin le plus petit des plus petit il te sort quand même à $ 4,99… Je me suis fait une petite revue des trucs les plus kitchs de la boutique.
And the winner is :

Quand tu le secoues, il neige !
Faut dire que le touriste moyen se trimbale un QI de moule morte, on en a même vu se faisant photographier devant des souvenirs pour faire leurs malins.

Ce soir nous sommes, ça ne s'invente pas, à COCOA BEACH, BANANA RIVER STREET, au LUNEA SEA MOTEL... C'est comme une boîte de chaussures XXL, avec la clim dedans et la voiture dehors...
A propos de la ouature, comme j'avais déjà eu le vélo le plus ugly, on a aussi eu la voiture la plus moche. Il y a marqué Chevrolet dessus, c'est gris et loupé, mais ça nous trimballe dans un relatif confort et pour un tarif abordable. Si l'appareil photo ne vomit pas, je vous ferai voir l'engin. Promis.
Miami.
Nous avons descendu la côte Est jusqu’à Miami. C’était pas bien.
D’abord Mimine était malade, mais bien, nausées, couleur jaune, mal de tête. Son foie n’a pas l’air très étasunien… Elle a donc passé une bonne partie de la journée les yeux fermés en attendant que ça passe, à avaler de l’Alka selzer. Elle n’a pas loupé grand-chose parce que, franchement, ça cassait pas trois pattes à un canard… C’est plat à te rendre Brel dépressif, c’est propre à te filer des complexes à un Suisse et c’est moche à vexer un appareil photo.
J’ai d’abord déjeuné tout seul, puisque Madame ne pouvait rien avaler. J’ai choisi un menu dans lequel apparaissaient les mots « céréales » et « jus de fruit ». Histoire de passer par la case « nature », au moins le matin.
Loupé. Le jus de fruit tirait gravement sur le sirop, hyper sucré, et les céréales…
Les céréales… Bon, pour faire bref, imaginez que vous mangiez des croquettes pour chiens ; bas de gamme. Vous patientez environ deux heures, puis vous les vomissez dans une assiette à soupe. Voilà, c’est servi.
Pour pas vexer, j’ai goûté : rien. Ni saveur, ni odeur, rien. Du pain trempé dans l’eau, et encore.
Par contre j’ai remarqué que mes voisins aimaient beaucoup. C’est effarant ce que ces gens peuvent bouffer, je ne parle pas du goût, mais de la quantité. Incroyable, umbelibeble ! D’énormes assiettes remplies bombées, plus des tas de tartines beurrées, un assemblage de patates frites, d’œufs, de saucisses et de jambon ; arrosé de sauces rouges et jaunes !!
Miami, donc. Ben c’est grand et compliqué, mais je connais très bien le Hillsboro Blvd, parce que je l’ai pris dans tous les sens, plein de fois. Pour chercher un truc qui n’existait pas, que je sais toujours pas ce que c’est qu’un Extended Stay.
Si quelqu’un connaît, j’attends.
On voulait juste une chambre avec l’option cuisinière histoire d’arrêter de se défoncer le foie, il paraît que ça s’appelle Extended Stay, mais je ne sais toujours pas si c’est le nom d’une chaîne ou s’il faut arrêter un gus dans la rue et lui demander ou se trouve l’ Extended Stay de son quartier…
On a donc fini dans un Quinta Inn, avec les autres lapins… Même pas un crohonde pour faire chauffer ! Donc ce soir diète, repos des organes.
Chercher un truc improbable dans une ville inconnue dont les habitants parlent une langue également inconnue au milieu d’autres gens qui reviennent du boulot fatigués alors que la nuit est tombée et qu’une cloche têtue indique qu’il va falloir faire le plein sous peine de tomber en panne avec à côté de soi quelqu’un de fatigué qui a des nausées et mal à la tête et une envie de faire pipi à inonder la Hollande après avoir parcouru quelques centaines de miles dans un paysage déprimant de banalité et se faire balader d’adresse en adresse par des gens pleins de bonne volonté mais dont les explications sont trop vagues pour êtres exploitables c’était aussi fatiguant que pour vous de lire cette phrase sans ponctuation aucune. Respirez maintenant.
Bon je mets quelques photos, mais vraiment pour vous casser le moral.
De l'intérieur de la voiture moche :

Elle est moche, hein, la ouature, devant la cage à lapins de la nuit dernière.

Ouais, c'est pas son meilleur profil ...

Eh oui, c'est long...

Même les beaux mecs étaient moches :

La cage à lapin du jour :

Ben si avec tout ça vous nous plaignez pas !!
Miami.
Des nouvelles de Joce, ben c’est pas trop mieux.
Entre les nausées et le mal de tête, elle a passé une journée héroïque. Encore une. Je pense que nous avons ingurgité un truc pas clair, ou chopé un virus pourri, parce que j’ai aussi, le soir, l’estomac qui fait du yoyo. Donc on bouffe du yaourt et des fruits, c’est tout ce qui est accepté par nos organes.
Alors, la journée. Ce matin, en cherchant sur Google, je m’aperçois que nous ne sommes pas à Miami (prononcez maya mi) mais une soixantaine de km au dessus. Pourtant, vu la circulation et la concentration de gens et d’immeubles, on aurait pu croire.
Nous empruntons donc la 95, photo :

... on dit comme ça ici, mais comme je veux aller voir Fort Lauderdale, je la quitte, direction Est, pour rejoindre la côte. Avant toute autre chose il faut avouer que nous sommes des vrais touristes, avec la carte grand format sur laquelle Miami fait un cm de haut… Donc on se perd, bien sûr, et de Fort Lauderdale nous ne verrons que quelques pancartes. De toute façon, d’après le guide, c’était Port Grimaud, en plus grand et en plus riche...
Ensuite il suffit de descendre plein Sud pour tomber sur Miami… en principe. En réalité on a longé la mer pendant des km, sur une sorte de route improbable et bordée de choses banales.
Nous avons quand même finit par arriver à Miami. Ouais ! Et même trouvé le quartier Art Déco que nous voulions visiter, au bord d’Océan Avenue, à Miami Beach.
Mimine on Collins Avenue :

Ceux qui salivent à l’évocation de ce nom, essuyez-vous un peu les lèvres et imaginez. Une plage de f…. bon allez, photo.

Les seins siliconés sont derrière la cabane...

Je dois reconnaître que c’est bluffant, le coin est très sympa. L'architecture est effectivement Art Déco, mais on sent que la patte nouveau monde est passé par là : couleurs pétantes, exagérations diverses, et le tout semble avoir perduré dans l'esprits des concepteurs puis qu'on retrouve toujours une petit touche dans tout ce qui a été construit depuis. En plus la vague de modernisme des années 60 semble avoir épargné le paysage.
C'est à la mode, ça plaît, et le fric arrive à pleins tuyaux. Genre le voiturier qui te gare la ouature quand tu viens dans le magasin.
Et le fric, protégé par les keufs, a priorité :

Ce pays est celui des contrastes : hier nous voyions des gens au bord de la route agitant frénétiquement des pancartes sur lesquelles apparaissait « we buy gold », c'est-à-dire que si tu es un peu coincé côté fric à cause de la crise tu peux t’arracher une dent en or et en tirer de quoi te payer le yaourt du soir… Ces pauvres rabatteurs passent leur journée au bord de la route, certains portent même des masques genre cochon rouge pour attirer l’attention, et doivent être payés une misère pour leur prestation.
Et là, Miami Beach, le fric dégouline.
Image : un Black s’époumone sur le trottoir pendant des heures avec tout le répertoire américain classique en tenant un petit bonnet qui réclame des sous. Un ; je suis obligé de dire un type mais si je dis ce que j’en pense la censure va hurler, un type donc, devant lui, fait le ménage dans sa bagnole et balance, mais balance comme tu jetterais des détritus, des pièces sur le trottoir. Très classe, te demande pas pourquoi ça peut péter à tout moment…
A ce propos, une petite observation ethnologique : la pauvreté semble se mesurer au surpoids. Peu de très gros à Miami, et les vrais obèses se rencontrent dans les zones qu’on devine très pauvres. J’ai un peu honte d’en avoir rigolé, mais nous avions vu, vers Clearwater, un type coincé dans une cabine de péage : lorsque nous sommes arrivés il dormait sur ses bourrelets et sa tête s’est juste tournée vers nous en marmonnant la somme à payer, une main s’est faufilée hors du tas de viande, et il a repiqué aussitôt dans le potage… Je pense qu’on doit l’enfiler dans la cabine le matin et venir le récupérer le soir…
Pour faire râler un peu le lecteur, il fait ici un temps très agréable, chaud au soleil et frais à l’ombre, et je sens que le retour sera glacial.
Après l’épisode Beach, il a fallu trouver un hôtel et il s’avère que je ne suis pas doué du tout. Trop cher, complet, que des suites hors de prix, pas de wifi dans la chambre etc etc… galère totale, tu roules, tu cherches, tu t’arrêtes, tu demandes, tu visites, tu repars et tu recommence avec Mimine à deux doigts de poser le Royco, qui ferme les yeux en attendant que tu finisse par trouver. Jamais plus !!!! Je veux mon camping car et mes chemins pourris pour me caler tranquille et faire une bouffe humaine !!!
Nous avons fini par trouver, un hôtel bord de plage, un peu décati, sans doute construit depuis longtemps, mais avec une vue à baver, et pourtant, question vue, on connaît. Là il fait nuit, mais je vois l’océan, la plage, la promenade avec les cocotiers et les palmiers sur laquelle courent des gars torse nu.

To the South.
A va mieux, les estomacs ont repris le travail, doucement quand même, ce soir on se tente une gargote locale. Ah oui, nous sommes à KEY WEST, c'est-à-dire le truc le plus au Sud des USA. Une borne en fait foi.
En plus à 90 miles de Cuba, autrement dit du diable et de l'enfer.
Nous avons quitté Miami ce matin, une visite de Miami Beach en vélo était à l’étude, mais j’ai fait une crise de super grosses boules, alors on s’est échappé le plus vite possible de cet endroit de dingues. La crise, pourquoi ?
La voiture, la moche oui, était sur un parcmètre. Normal, faut faire suer le touriste. Hier soir je mets mon dollar dans la bécane, il me crache un petit papier que j'installe sur le tableau de bord et ensuite je vide la bagnole de nos affaires. Ce matin je descends pour faire le plein du gourmand parcmètre et je trouve un gentil mot sur le pare-brise, signé du keuf du coin, m’invitant à payer $18 tout de suite ou $40 si je veux jouer la montre.
« P….D’E…de Keuf de sa race » sont les premiers mots me venant à l’esprit et puis je m’aperçois que… que ? ceux qui ont déjà vu ce film peuvent répondre. Oui, voilà, très juste : quand tu claques la portière de la ouature, moche ou pas, il se produit un léger courant d’air qui déséquilibre le joli ticket que tu avais acheté et il finit sur le plancher ! Où ce P….D’E…de Keuf de sa race n’aura évidemment pas l’idée d’aller le chercher.
Comme nos banquiers ont de gros frais, ils taxent un max tes paiements par carte à l’étranger, donc direction le 1130 Washington Avenue pour aller payer cash. Là-bas j’ai rencontré le black gentil qui fait équipe avec Mad Max dans l’Arme Fatale I,II,II et IV, je ne remets pas son nom mais je suis sur que c’était lui, en plus jeune et en uniforme en plus, et même qu’il parlait français ! Il m’avait prévenu : c’est pas gagné.
Il avait raison : tu poireautes une heure et quand tu veux expliquer ton cas, c’est « vous pouvez refuser de payer et faire appel mais je vous préviens ça va être un sacré bordel et il faudra être disponible et avoir du temps devant vous ». Là j’ai traduit direct pour vous éviter de vous trouver nuls en anglais.
J’ai donc payé et on s’est cassés.
La route pour les Keys est agréable dès l’instant où l’oppressante et démente civilisation de Miami disparaît.
En descendant on s'aperçoit que les priorités changent : les magasins de bouffe sont moins omniprésents et une autre obsession apparaît. La pêche au gros... Et là, c'est l'escalade :
Ben si ; 4X350, ça fait 1400...
Pour ceux qui ne connaissent pas, les Keys sont un chapelet d’îles prolongeant la Floride et reliées entre elles par une multitude de ponts, jusqu’à la dernière, Key West, connue pour être justement la dernière, mais aussi la pointe Sud des Etats-Unis, et pour avoir accueilli en son temps Ernest Hemingway, ses bouteilles, ses frasques et ses pêches splendides. Pour ceux qui ne connaissent pas Ernest, y’a Google…
Lorsqu’on aborde les premiers pont ça devient vraiment beau et totalement dépaysant. Un moment on longe les vestiges du premier pont métallique existant entre ces îles, et cette technologie à l’abandon est assez charmante.
Ensuite les îles se succèdent, avec de petits endroits un peu magiques :
Key West, dont nous n’avons pour le moment fait le tour qu’en voiture, semble pittoresque, dans le sens où les vestiges d’une époque ancienne semblent avoir perduré, architecture surtout, mais visiblement ambiance disons « culte ». Demain vélos, photos, et vous en saurez plus.
Une petite galerie pour finir :
T'it picnic :
T'it enfer :
T'it cinglé :
T'it bateau :
T'it resto :
Key West.
Ah, Key West, c’est de la balle ! Vrai. Une ambiance de vrai port, avec de vrais allumés, marins, musiciens et alcoolos, qui te font la conversation en rigolant pendant une demi-heure avant de te demander un dollar pour acheter des cigarettes. Avec de vrais marins qui t’alpaguent pour te proposer la pêche de ta vie dans des coins connus d’eux seuls. Avec de vraies épaves qui vivotent à droite à gauche de petits boulots, de petits trafics.
Et puis c’est Duval Street, c'est-à-dire St Trop, boutiques de fringues, boutiques gogos, bars tendance.
Mais c’est surtout un coin paradisiaque, une douceur incroyable, un village longtemps îlien et maintenant relié à la terre par une route si longue, si longue, 160 bornes, que c’est encore une île, avec ses habitants, ses habitudes, sa mémoire intacte et son originalité. Key West tu n’y passes pas, tu y vas.
Où tu vois les stèles de ceux qui ont compté, en buste et en biographie, et tu sens que les racines sont là, vivantes et puissantes, et que tout le clinquant, le touristique, le superflu est toléré, admis, mais pas essentiel, et qu’un des jours, si le vent tourne, on restera entre nous, tranquilles et heureux.
Des maisons authentiques de marins colons, de vieux monuments plein d’âme, un esprit préservé, et une nature luxuriante qui rappelle qu’avant, c’était elle, et qu’elle sera toujours là pour reprendre toute sa place.

Et les pélicans, immuables depuis des siècles, qui s’en foutent et peuvent faire croire qu’ils attendent la fin de l’épisode.

Tu rencontres Hemingway, et tu sens le souffle du gin, de la bière, de la belle époque, celle où les touristes dans son genre se contentaient de bouffer le poisson qu’ils avaient arraché à la mer et de faire la fortune du bistrot du coin.

Et puis, comme c’est quand même un bout de l’Amérique, tu retrouves la typique petite maison en bois, gros 4X4, drapeau et sheriff.

Alors tu plonges et tu consommes


Tu prends ta dose de nostalgie.

D’histoire.

Et finalement tu es tellement heureux que tu en rajeunis.

Puis tu quittes avec un peu de regret, parce que tu sais que tu ne reviendras jamais, mais tu emportes un petit peu de ce coin qui s’est planté dans tes neurones, et ça doit s’appeler la nostalgie. La nostalgie d’un temps sans doute disparu, sans doute idéalisé, mais qui transpire encore tellement du bonheur et de la douceur passés que tu te prends à rêver de l’avoir senti, à défaut de l’avoir connu.

Alors, comme un colon déçu, la route du retour te paraît plus fade, plus longue, moins belle, parce que c’est presque un échec que de quitter une telle espérance.

Ce soir nous sommes à nouveau dans la réalité, le XXIème siècle, et les hôtels ont augmenté leurs tarifs de 50% parce que c’est le week-end NASCAR sur le circuit de Daytona, tout proche. Pas de bol pour nous, mais mon anglais doit s’améliorer puisque j’ai réussi à négocier une ristourne à un pakistanais ! Des camions de fous qui ont apporté des voitures de cinglés, qui vont tourner à des vitesses dingues sur un circuit ovale et remplir les écran du plus grand pays du monde pendant trois jours.
C’est un peu la gueule de bois, heureusement nous avons été royalement servis par un Dominicain parlant français dans un resto italien…
Allez, une corona, le lit, et demain les Everglades, qui se sont annoncées le long de la route par de surprenantes pancartes : crossing alligators…
Des Gators partout !!
Voilà, finis, finito, dernier jour, ce soir nous préparons les valises, départ demain matin à 7h30 pour rendre la mochetée à 10h et s’envoler à 13H30.
Aujourd’hui c’était les Everglades, c'est-à-dire une zone marécageuse qui occupe une grande partie du Sud de la Floride. C’est un endroit qui a été longtemps massacré et qui bénéficie maintenant d’un statut de quasi sanctuaire, c'est-à-dire que tu n’as même plus le droit de sortir le guignol pour te soulager sans risquer la prison à vie. Mais qui continue quand même à se ramasser toute la pollution de l’agriculture qui sévit en amont...
Le grand truc des Everglades, c’est l’alligator ! Et ça, de l’alligator, y’en a !
Arrivés à Shark River nous avions le choix entre louer des vélos pourris et hors de prix, et monter dans le petit train pour touristes qui suit le même circuit. Comme il faisait un soleil de plomb et une chaleur de four, on se l’est joué touristes complets avec le petit train… Lorsqu’on a croisé les cyclistes, on s’est mutuellement félicités…

Le tour en petit train est très bien fait ; je raconte.
Cent mètres après le départ, sur le bord de la route, un… un… un ???? oui !!! un alligator !!
Notre premier gator :

Une sorte de vieux pneu immobile vautré dans l’herbe. Frissons dans l’assistance, crépitement des appareils photos, la bête nous la joue fière, et on file.
Les arrêts suivants sont dédiés à quelques oiseaux dont le nom m’échappe déjà, quelques buissons dont l’utilité ne m’a pas marqué et, passé les premières photos d’un piaf qui s’envole à 300 m et que tu montreras avec la larme à l’œil lors de tes soirées diapos ; on est en manque d’alligator.

On se pèle tranquillement jusqu’au milieu du parcours à se faire péter les rétines pour tenter d’apercevoir le bout d’une écaille de la queue d’un de ces fantômes et on stoppe pour une petite pose à côté de la tour dans laquelle tu vas monter et voir les Everglades dans toute leur splendeur, c'est-à-dire 360° de flotte et de broussaille insalubres.
Tu te diriges d’un pas touristique et digne vers la tour et soudain… Ben soudain tu dis à Mimine « serre un peu à gauche ». Alors elle se retourne et pousse le cri qui va bien parce qu’un Gator est à un mètre d’elle et qu’elle ne l’a pas vu. D’ailleurs tout le troupeau du petit train est passé près de la mort sans la voir, tintintin !!
Ces bestiaux sont tellement inertes et intégrés au paysage que tu risques facilement de marcher dessus et de les fâcher. Après cette petite poussée d’adrénaline, tu montes sur la tour et tu vois les gros pépères qui se bronzent l’écaille au soleil ou qui vont se prendre le petit bain rafraîchissant qui fait plaisir au caméraman. A partir de là, c’est le festival des gators !



Tu remontes dans le petit train qui va bientôt stopper pour laisser le temps à un de ces gros veaux de libérer la route qu’il occupait comme si le touriste n’était pas le roi du monde.
Ensuite c’est la gator parade : à droite à gauche au milieu partout, ils se la jouent star is born et tu vides ta batterie en vidéos d’enfer, et tu frémis d’avance en imaginant tes soirées avec les potes qui vont te prendre pour crocodile dundee quand tu vas leur dire que tu étais si près des monstres.
Bon, rassurez-vous, vous serez épargnés, parce que notre vidéo elle dure 14 centièmes de seconde, on n’est pas doués pour ça, vous avez de la chance.
Et ça continue, des gros, des petits, des mâles et des femelles, et enfin, le must du must, les petits, avec roulement de tambour dans la voix du commentateur qui t’explique que la mère est énorme, trrrrès proche et terrrrrriblement dangereuse si tu les menaces. Frrrrisson dans l’assistance, sueurrrr sous les bras.

Ah oui, parce qu’évidement le tour est commenté par un type en uniforme vert, et bien sûr en langue indigène. Pratique. De la bouillie qui jaillit des hauts parleurs j’ai retenu « gator « , « améouicane crocodaille » et « charque ouiver ». Faut dire que les « gator » revenaient toutes les dix secondes, c’était facile.
Et au ton j’ai bien compris que c’était super important de sauver la nature, les oiseaux et tout le bazar qui va avec et que si tu sortais un dollar pour le bavard avant de quitter le train ce serait vraiment gentil, merci.
On a quitté les gators à regret, mais c’était pas tout, il nous restait 240 miles à se taper, et multipliés par 1,6 ça fait quand même des kms avant la nuit. La route est telle que le gars l’a tracée sur la carte, droite, droite et droite, et limité à 55 mph, ce qui multiplié etc… fait 88 km/h.

En route, comme c'est quand même l'amérique, quelques clichés :


Go home
Lever à 6 heures parce que hier soir le gars de l'hôtel nous avait dit qu'il fallait compter deux heures trente pour rejoindre l'aéroport avec le trafic local. Il s'avère finalement que nous sommes dimanche et le man de la réception nous explique que ceux qui vont faire le BBQ devant les cannes à pêche ne se lèvent pas à l'aube : que le trafic sera fluide et que 40 minutes suffiront... T'imagine le bronx que ce doit être en semaine !
Nous prévoyons quand même une bonne marge, parce que ce serait ballot de manquer l’aéroplane...
Ça ne s'est bien sûr pas passé comme dans le plan…
Le plan c’était quarante minutes dans la ouature et basta. La réalité ce fut que Tampa Airport était indiqué bien avant la bifurcation prévue par notre guide et que, comme un naze, j’ai embrayé sur ce nouvel itinéraire.
Arriver tôt en pleine ville un dimanche matin, c'est personne de chez nobody. Je demande donc à un brave gars qui vendait ses journaux au bord d'une quatre voies desertissime, la direction des avions. Erreur : si le type est obligé de vendre des journaux le dimanche matin alors que tout le monde reste au lit, il y a une raison et je l’ai trouvée. C’est un gland. Et le gland nous a expédiés en pleine brousse, jusqu’à ce que ça se finisse à l’entrée d’une raffinerie, face à un portail avec pleins de panneaux « défendu de… ».
En plus, ici tu rends la voiture le location avec le réservoir vide : j’avais donc calculé au plus juste, c'est-à-dire sans les détours, contours et tours de con. Donc ravitaillement minable, $3 de gas please, oui, j’ai honte, mais c’est le jeu…
On a quand même survécu et ensuite c’est glandage... J’adore l’avion, c’est toujours comme ça : tu flippes à mort sur le timing, tu t’excites, tu sues ; tout ça pour finalement glander pendant des heures avant d’enfin décoller. Le modernisme quoi…
On attend, on attend, heureusement on est connectés..

Profitons-en pour faire un petit bilan pour s’améliorer la prochaine fois.
Pour le vol :
Savoir que les tarifs internet des voyagistes sont au plus bas 5 semaines avant le voyage, à moins trente jours ils remontent.
Pour la ouature :
Rent a car avec de grandes vitres, et pas ces trucs à la mode qui rappellent les années trente et qui sont vitrés comme une prison. Ensuite confortable, parce qu’ici tu passes vraiment du temps sur la route. Confortable ça veut dire que tu es assis haut, tu vois mieux, sur autre chose qu’une banquette en bois, et dans un environnement agréable, c'est-à-dire autre chose que du plastique gris.
Louer par internet et par un intermédiaire genre Escape ou autre, c’est bien moins cher que directement sur place... va comprendre...
Savoir que la location de camping car est à un prix remarquablement bas, genre $400 pour trois semaines, que la nuitée sur les aires prévues revient à $30 et que ça te permettra de ne pas manger que de l’étasunien et de ne pas perdre ton temps à chercher où dormir. Evidemment, pour visiter Miami le format sera un peu large ; mais franchement Miami on peut se le faire par internet en vidéo…
Pour se loger :
Pour plusieurs jours et si tu veux une petite cuisine pour ménager tes bourrelets, il faut chercher dans les « extensed stay ».
Savoir que le prix moyen pour dormir correctement dans un motel c’est $80 la nuit, petit dèj compris. Sauf si tu déboules le jour de la fête locale, auquel cas, business is vaseline, le tarif peut doubler ou tripler !
Pour se repérer :
Le premier geste doit être de se procurer une carte détaillée pour éviter de se retrouver en perdition sur la cinq voies.
Pour s’organiser :
Se procurer un guide facile à lire, complet, et de l’année. Ben oui, parce qu’avec des renseignements datant de dix ans on est parfois largué.
Lorsqu’on a choisi ce qu’on veut voir, surfer pour savoir quoi éviter.
Pour ne pas tomber malade :
Toujours prévoir l’anorak pour aller manger ou faire du shopping, ces gens vivent l’intérieur à des températures de pingouins…
Et puis il faut réviser son anglais, parce qu’échanger autre chose que des points d’interrogation avec les indigènes fait partie du plaisir du voyage.
J’en vois déjà qui ricanent, ils ont raison : je sais comment il faut faire mais la prochaine fois j’aurai oublié…
Fin de l’épisode. Et pour finir une petite image comique en direct live de l'aéorport : on arrive de voyage, on retrouve la famille en haut de l’escalator, on est vraiment content, alors on s’embrasse, on se serre, on se raconte. Et tout le monde s’empile derrière poussé par l’escalier qui continue à défiler.
Enjoy !
C'est parti ; Tampa/New York JFK = 3h, puis 3 heures d'attente, enfin 8h pour Nice.
Maison, rentrés.
Débarqués à Nice à 9h30 locale, c'est-à-dire 3h30 du matin heure étasunienne, sachant que nous nous étions levés à 6h, on peut dire que c’est une bonne journée…
L’avantage d’avoir fait précédemment la Nouvelle Calédonie, c’est que quand on t’annonce sept heures de vol, tu dis « petit joueur ».
On va tenir jusqu’à ce soir, dodo, et demain matin ce sera calé, on a le chance de ne pas craindre.
JFK, dernière photo étasunienne :

Ah oui, moins frais les poissons du petit matin...

Le premier jour du reste de nos vies :

Grand régal avant l’atterrissage puisque nous avons survolé des coins que je connais par cœur, le lac de Sainte Croix et ses environs, Roquebrune et son rocher puis petit virage et grand panorama sur l’Esterel, de Fréjus à Nice. Par super beau temps.
Le pic de l'ours, en vélo, à pied, dire qu'on vit ici...

Magique, il faut dire que je peux passer des heures sur Google Earth, alors en direct live je me régale vraiment.
Au débarquement, le contraste entre les mœurs des képis français et l’hystérie étasunienne était saisissant ; et encore, nos bleus avaient l’œil clair du matin, j’imagine ce que ça doit donner lorsqu’ils sont fatigués…
La vraie vie a vite repris son cours : marseillais bloquant la voie de dépose minute avec une bagnole de kéké et insultant ceux qui poireautent et osent un coup de klaxon timide « si t’y es présséeu, tu voleeu ! » Bienvenue à Beaufland, pays de la grande gueule et du nombrilisme forcené.
Voilà, fin de l’épisode, un peu triste de quitter ce rendez-vous quotidien. Comme d’habitude nous sommes contents de rentrer chez nous, et nous découvrons peu à peu que nous ne sommes pas attirés par le tourisme habituel : pas envie de voir Broadway, pas envie de voir Park Avenue, pas envie d’aller voir et photographier un truc qui est dans tous les guides et sur toutes les photos.
Mais envie de partir à l’aventure, de découvrir des coins et des gens discrets, authentiques, de voir défiler les paysages sur l’écran magique du pare brise en se disant qu’à tout instant, si c’est bien et si l’envie nous prend, on s’arrêtera pour sentir, toucher, fouiner, discuter.
Découvrir quoi.
Donc priorité cellule camping car, the power of dream.
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